“Moonrise Kingdom”, présentation de Sam

À partir des photogrammes en ligne ci-après, émettre des hypothèses sur la façon dont Sam est présenté au spectateur.

Sam ne nous est pas présenté frontalement comme c’est souvent le cas lorsqu’on présente le héros d’un film, mais « en creux ». La progression procède par une mise en attente avec une accumulation d’indices qui nous renvoient à lui, augmentant d’autant chez le spectateur le désir de rencontrer le personnage.

La mise en scène nous indique d’abord son existence par son… absence : il ne répond pas à l’appel du camp (1), on le cherche, sa tente est vide : il s’est évadé (2).

C’est ensuite la lettre de démission qu’il a adressée au chef Ward qui nous est présentée (3), puis sa carte d’identité (4) avec sa photo (5) lors de la conversation téléphonique entre le Capitaine Sharp et sa famille d’accueil.

Viennent alors ses attributs : le fanion « 55 » (6), l’écusson « Field Mate » (qui signifie « Compagnon de terrain ») avec son nom de famille cousu dessous (7), l’effigie brodée à tête d’ourson (8) et la broche de sa mère défunte avec la grappe de raisin nacrée (9) : des accessoires de scout donc, mais aussi des souvenirs intimes.

Sam apparaît enfin en plan d’ensemble, comme un petit Davy Crockett (10) avec d’autres accessoires qui complètent la panoplie : le canoë, la pagaie, la toque en raton laveur puis ce sera la carabine et la figurine de raton laveur comme totem (11).

La caméra s’approche encore, nous passons au plan moyen lorsqu’il accoste (12). La panoplie s’enrichit avec la carte de l’île et du matériel de survie (13).

Apparaîtront ensuite le sac à dos et, incongruité comique, une pipe à la bouche (15).

Dernier filtre : Sam apparaît dans le viseur des jumelles de Suzy (14).

L’heure de la rencontre a sonné. La caméra s’approche encore : profil en plan américain (15).

Et, nous l’avons bien mérité, en gros plan de face (16).

Bien mérité, car si c’est l’heure de sa rencontre avec Suzy pour le grand départ, c’est entendu, c’est surtout la rencontre de Sam avec l’œil du spectateur, après 16 minutes de film !

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