Charles Chaplin compose lui-même la musique de ses films. Sans formation musicale et autodidacte, il joue du piano et du violon, mais ne sait pas écrire la musique : son défi était donc de faire comprendre à ses collaborateurs-arrangeurs, en jouant ou chantant, la musique qu’il avait dans sa tête, afin de transcrire ses compositions en partitions.
« Un des avantages du cinéma sonore, c’était que je pouvais contrôler la musique ; […] Je m’efforçais de composer une musique élégante et romanesque pour accompagner mes comédies par contraste avec le personnage de Charlot car une musique élégante donnait à mes films une dimension affective.
Les arrangeurs de musique le comprenaient rarement. Ils voulaient une musique drôle. Mais je leur expliquais que je ne voulais pas de concurrence, que je demandais à la musique d’être un contrepoint de charme et d’élégance, d’exprimer du sentiment, sans quoi une œuvre d’art est incomplète. »
(Histoire de ma vie, Charles Chaplin, Robert Laffont, 1964)