Gagarine, En lien avec les disciplines

HISTOIRE

(Classe de 3e Cf. Programme Thème 3 « Françaises et Français dans une République repensée »)

Au sortir de la seconde guerre mondiale, la France est détruite et manque de tout : produits manufacturés et agricoles, énergies, logement… La moitié des habitants vivent dans des habitations exiguës et précaires, sans eau courante ni salle de bain. Après l’hiver très rude de 1954 ayant fait de nombreuses victimes, une politique d’envergure en faveur du logement s’engage et devient une priorité.

Pour faire face à la démographie galopante liée au baby-boom, au besoin de main-d’œuvre pour les industries et aux rapatriés d’Algérie, les petites villes de la banlieue parisienne ont vu se dresser des grands ensembles, comprenant plusieurs centaines, voire milliers, de logements (Les ZUP Zones à Urbaniser en Particulier). Il s’agit de bâtir des barres et tours en série en béton préfabriqué permettant de construire très rapidement des milliers de logements, en s’inspirant des théories modernistes de l’architecture (Cf. ci-après La cité radieuse de Le Corbusier à Marseille, 1947), notamment en banlieue parisienne (On parle de « ceinture rouge » pour qualifier l’ensemble des villes à mairie communiste entourant Paris depuis les années 1920, largement peuplées par la classe ouvrière, où ces grands ensembles ont vu le jour).

L’une des réalisations les plus importantes est la cité de Sarcelles entre 1959 et 1961.

Voir 1960 : Le nouveau Sarcelles | Archive INA : https://www.youtube.com/watch?v=0osldxBGDqY

Ces cités nouvelles permettent d’éloigner leurs habitants des centres villes surpeuplés et apparaissent à l’époque comme un véritable symbole de progrès et de modernité en rendant accessible le confort pour tous. Pouvoir s’installer dans ces nouveaux ensembles était donc, dans les années 1960, source de fierté et de joie, ce qui se perçoit sur le visage des habitants dans les images et vidéos d’archives reprises dans le film Gagarine.

Voir Grands ensembles – La Reconstruction, idéal et réalité : https://www.youtube.com/watch?v=8Pty0XlnSYg

L’inconvénient principal de ces grands ensembles est leur situation qui éloigne les habitants de toute activité économique et sociale. On impose ensuite aux promoteurs de prévoir à l’avenir, dans toute construction de plus de mille logements, un centre commercial et un centre socio-médical. A la fin des années 1960 naît le concept de « ville nouvelle », consistant à concentrer en un même endroit résidences, loisirs, espaces verts, équipements commerciaux, scolaires et culturels, usines et bureaux.

Voir Episode 2 – 60 ans d’urbanisme francilien : Naissance et renaissance des grands ensembles : https://www.youtube.com/watch?v=5MK3aNIq4dI

Depuis 2004, avec la création de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), l’État vient en aide à la réhabilitation des grands ensembles que les villes ont du mal à financer. Ce programme prévoit la rénovation de certains bâtiments faisant partie du patrimoine ainsi que la destruction généralement partielle de nombreux grands ensembles pour laisser place à des logements neufs et plus petits, privés et sociaux, dans le but de diversifier l’habitat et augmenter la mixité sociale, comme pour la cité Gagarine, démolie en 2020 et remplacée par le projet de nouveau quartier « Gagarine-Truillot ». (Dans le Tarn, des projets sont en cours pour Cantepau à Albi et pour Laden/Petit Train à Castres)

Voir planche de photogrammes ci-après La cité Gagarine et ses habitants : distinguer les photogrammes du film et ceux montrant des images d’archives.

Le nom Gagarine, choisi pour la cité, est révélateur d’une autre révolution des années 1960 : la conquête spatiale. Elle a débuté à la fin des années cinquante pendant la confrontation de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest. L’Union Soviétique a lancé le premier satellite artificiel, Spoutnik 1 le 4 octobre 1957, a mis en orbite le premier être vivant un mois plus tard (la chienne Laïka), puis a envoyé le premier homme dans l’Espace, Youri Gagarine, le 12 avril 1961 avec la mission Vostok 1. Il a fallu attendre quelques années plus tard, le 21 juillet 1969, pour que les États-Unis prennent la tête de la course en réussissant le premier alunissage d’un homme à sa surface, Neil Amstrong et la mission Apollo 11. Le cosmonaute russe Youri Gagarine a inauguré la cité en 1963 : le film contient des images et vidéos de cet événement.

Voir planche de photogrammes ci-après L’imaginaire spatial : distinguer les photogrammes du film et ceux montrant des images d’archives (historiques ou privées).

FRANҪAIS

● Élaborer une fiche-technique du film en s’aidant de la fiche-élève, avec titre, réalisateur, durée, pays de production, année… Écrire le résumé ou le synopsis de l’histoire afin de compléter la fiche-technique puis rédiger une critique du film (qui utilisera la fiche-technique et le synopsis) en insistant sur l’argumentation.

● Réaliser un portrait d’un personnage (Youri, Diana, Fari, Houssam…) en associant à chacun une liste d’adjectifs qui leur correspond. (Possibilité de revenir sur les extraits sonores dialogués : voir Pistes sonores)

S’approprier une scène marquante du film et l’écrire.

Pour les réalisateurs, « l’archive n’est pas une image morte, c’est du mouvement qui permet de continuer à écrire le film au montage. L’archive éclaire la fiction et la fiction nourrit l’archive ». Après avoir observé ou travaillé sur les images d’archives des planches de photogrammes La cité Gagarine et ses habitants ou L’imaginaire spatial, expliquer cette citation.

Utiliser le dossier zéro de conduite (p. 12 à p. 18) pour s’assurer de la compréhension du film

● Poésie : travailler sur la poésie Cités d’Andrée Chédid

HISTOIRE DES ARTS

Voir la planche de photogrammes ci-après Echos artistiques.

-Architecture : La cité radieuse, Le Corbusier à Marseille, 1947-1952 a marqué l’histoire du logement social. (voir Visite virtuelle : la cité radieuse de Marseille : https://www.youtube.com/watch?v=zhLsru56KMc)

La Cité radieuse à Marseille est l’œuvre de Le Corbusier, architecte d’origine suisse, réalisée entre 1947 et 1952. Cette cité-jardin verticale est une construction sur pilotis d’un ensemble de logements individuels insérés dans une structure collective, est conçue comme un laboratoire pour un nouveau “système d’habitat”. Elle comporte 337 appartements confortables et modernes pour l’époque pour environ 1600 habitants (Possibilité de visiter l’appartement témoin https://www.youtube.com/watch?v=-pJBDmHNMV0). À ces espaces individuels s’ajoutent de nombreux équipements, commerces et services, conçus pour stimuler une nouvelle pratique de l’habitat collectif : deux rues commerçantes intérieures (avec une librairie, un cinéma, un hôtel-restaurant…), un toit-terrasse où se situent une école maternelle, une piscine, un gymnase et une piste de course.

-Installation : L’homme qui s’est envolé dans l’espace depuis son appartement, Ilya Kabakov, 1985, Centre Pompidou (Voir vidéo de l’histoire de l’installation : https://www.dailymotion.com/video/x1zr83w)

Dans cette installation, les journaux de propagande font office de papier peint. Une catapulte est installée, le plafond est troué afin de pouvoir s’envoler dans l’espace et quitter cet appartement miséreux. Les souvenirs sur les murs, l’attraction de l’espace, cet univers bricolé traduisant une grande ingéniosité, le trou dans le plafond résonnent avec le film Gagarine et son héro Youri qui aspire à l’ailleurs tout en étant profondément attaché à sa cité. Voir dossier #290 p.20

ARTS PLASTIQUES

Voir la planche de photogrammes ci-après L’architecture.

Après avoir observé la planche de photogrammes ci-dessous où les réalisateurs se sont amusés à regarder la cité Gagarine comme une œuvre architecturale, photographier son collège en travaillant sur le cadrage et le point de vue de manière à obtenir des lignes ou des formes qui tendent vers l’abstraction.

MUSIQUE

Voir Pistes sonores

● Ecouter l’extrait 2 (en apesanteur) après le visionnage du film : qu’est-ce que la musique illustre ?

La musique évoque l’espace, dessine ici une ascension, traduit les rêves d’envol et d’émancipation de Youri.

● Ecouter et travailler sur les chansons du film : « On the flip of a coin » de The Streets, « Aux armes et caetera » de Serge Gainsbourg et «Ya Tara » d’Amine Bouhafa et de Léna Chamamyan