“La Tortue rouge”, la fable cosmique

LA PLACE DE L’HOMME DANS L’ILE


EXERCICE : quelle évolution peut-on noter concernant l’homme et son rapport à l’île ? Quel élément fondamental a permis cette évolution ?
Par trois fois, il cherche à fuir l’île déserte, pour retrouver son ancien monde. L’île est pour lui une prison. Par trois fois il échoue, à cause de la tortue rouge. Comme si elle s’opposait à son départ et pour cause : la tortue rouge, c’est la femme. Elle l’a retenue, ils sont désormais deux et forment un couple. Elle abandonne la carapace vide vers le large, il fera de même avec son dernier radeau. Ils se sont trouvés, ce sont en quelque sorte Adam et Eve au Paradis. Sauf qu’ici, pas de serpent. Ces deux-là ne font qu’un avec la nature, avec l’île (voir fondu enchaîné). Ils n’ont même pas besoin de cabane : l’île est leur maison. Eux n’auront pas besoin de partir : ils se suffisent et l’île leur suffit.


La dimension écologique joue un rôle prépondérant : la famille n’exploite jamais l’île. Ils n’utilisent par exemple que des troncs de bambous morts, jamais ne détruisent, au contraire d’un Robinson qui fait de l’île et de ses ressources sa propriété (cf colonisation).


La nature nourrit, la nature se nourrit d’elle-même (voir le crabe qui mange la petite tortue et le poisson, mais qui se fait attraper par une mouette), la nature détruit (tsunami) : c’est le cycle naturel de la vie et ces humains-là en font partie intégrante, renouant avec la vie primitive (chasse, pêche, cueillette). Voir Manger, être mangé

LA PLACE DE L’HOMME DANS LE MONDE


EXERCICE : comment le réalisateur filme-t-il l’homme dans la nature ?
A l’instar d’un John Ford dans ses westerns, Dudok de Wit aime user de plans larges montrant la petitesse de l’homme évoluant dans la nature. Il n’est qu’une tache sur un rocher, qu’un point dans l’immensité de la mer… C’est aussi une manière de souligner la beauté du monde. Voir L’homme dans la nature
A l’inverse, l’homme est un géant pour les crabes ou les bébés tortues… Le réalisateur privilégie alors les gros plans sur des parties du corps de l’homme. L’important, comme avec la nature, est de vivre en harmonie les uns avec les autres.

LA PLACE DE L’HOMME DANS L’UNIVERS
L’homme porte de nombreux regards vers le ciel, la lune, les astres : cela se traduit par un jeu récurrent de plongées, contre-plongées et plongées absolues.

Titre : Ce jeu de caméra interroge la place de l'homme dans l'univers, le lien entre le ciel et la terre. La méditation de l'homme face à la lune inspire la mélancolie ; regardant vers la lune, regardant vers le soleil : on songe à Cyrano de Bergerac.

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