“Moonrise Kingdom”, vocabulaire de cinéma

Wes Anderson a recours, dans ce film et plus largement dans son cinéma, à divers effets récurrents.

Attardons-nous ici sur trois d’entre eux : le split screen, la caméra subjective et surtout la prise de vue frontale.

Projeter aux élèves la vidéo : 3 procédés cinématographiques. Leur demander ensuite de décrire chaque procédé et de chercher l’effet produit.

● LE SPLIT SCREEN

Repérer les séquences où le réalisateur utilise le split screen vertical (les scènes téléphoniques). Cela permet au spectateur de visionner deux interlocuteurs simultanément, personnages qui eux ne se voient pas ; il en résulte parfois un effet comique : voir Le split screen

Ce procédé consiste à diviser le cadre en plusieurs morceaux pour obtenir une image composite. Le split screen vertical a souvent été utilisé par le cinéma pour montrer deux interlocuteurs au téléphone, créant des effets comiques. Brian De Palma est un fervent utilisateur de ce procédé.

● LA CAMÉRA SUBJECTIVE

Se souvient-on de séquences filmées en caméra subjective ? L’élève pourra, pour s’aider, chercher dans les photogrammes (ex : le scout à moto qui fonce sur Sam, Sam qui regarde Suzy avant de l’embrasser, Sam foudroyé qui regarde ses amis se pencher sur lui…). Ce procédé permet au spectateur d’être en immersion dans l’action en se trouvant subitement à la place du personnage : voir La caméra subjective

Ce procédé met la caméra à la place occupée par un personnage, de sorte que le spectateur a l’impression de percevoir ce que perçoit le personnage. D’après Marie-Thérèse Journot, Le vocabulaire du cinéma, Armand Colin, 2004

● LA PRISE DE VUE FRONTALE

La mise en scène de Wes Anderson raffole de la prise de vue frontale où les décors en arrière-plan sont perpendiculaires à l’axe de la caméra. Les personnages sont alors filmés face caméra ou se déplacent sur une ligne parallèle à celle des décors derrière eux. Ces prises de vues frontales rappellent celles des pionniers du cinéma (les frères Lumière, Méliès…). Il en résulte une sensation d’artificialité, de toc, comme si l’on se trouvait devant une scène de théâtre. Ceci est renforcé chez Anderson par les décors et les costumes, qui ajoutent souvent à cette idée d’univers artisanal et presque factice. voir La prise de vue frontale

ÉCHELLE DES PLANS

La réalisation brasse une large variété de plans, alternant à foison plans larges, plans rapprochés, gros plans : voir Échelle des plans

On notera également la prolifération d’INSERTSVoir L’insert en téléchargement ci-après.

L’insert ou très gros plan saisit un détail (…). C’est le plan dramatique par excellence. Il permet de capter les indices dans les films policiers ou aide puissamment à augmenter le suspense.

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