Cadet d’eau douce, histoire du cinéma

● LE CINÉMA BURLESQUE

Faire un focus sur l’âge d’or du muet (Charlie Chaplin, Max Linder, Harold Lloyd, Laurel et Hardy), puis les Marx Brothers, Jacques Tati, Jerry Lewis, Peter Sellers, Pierre Richard, Dominique Abel & Fiona Gordon…

● BUSTER KEATON

Faire des recherches sur Buster Keaton, acteur et réalisateur américain (1895-1966).

« Buster » est un surnom signifiant à la fois « le pote » et « le casse-cou ». C’est un véritable cascadeur qui ne sera que peu doublé. Lorsqu’il était enfant, il a connu le succès avec son père avec un numéro qui s’intitulait « La serpillère humaine »… Son jeu d’acteur est minimaliste : visage atone, impassible, on l’a pour cela surnommé « L’homme qui ne rit jamais ». Il aura beaucoup de mal à traverser le cinéma parlant et sombre dans l’alcoolisme. Ruiné, il connait un chant du cygne dans les années soixante où son œuvre muette est redécouverte et encensée.

L’EFFET KOULECHOV

Se familiariser avec l’effet Koulechov en étudiant la page internet ci-après abordant cette question : ici (une petite page sympathique avec petite vidéo de 2’50 réalisée par des collégiens).

Surnommé « L’homme qui ne rit jamais », Buster Keaton se prête merveilleusement à cet exercice. Son visage reste souvent impassible mais on ressent pourtant les émotions qui le traversent. Il laisse ainsi le soin au spectateur de mettre lui-même les émotions qu’il attribue au personnage pour chaque scène en fonction du contexte. C’est exactement l’effet Koulechov.

Exercice : choisir un photogramme présentant un portrait de Keaton et le mettre en regard d’une image découpée dans un journal pour illustrer le sentiment qu’on lui attribue.  Voir la fiche-Exercice L’effet Koulechov (en téléchargement ci-après)

● KEATON ET CHAPLIN

2 grands maîtres du burlesque, Buster Keaton & Charlie Chaplin, que l’on peut comparer:

>> Keaton est moins versé dans le social, dans la lutte des classes, que ne l’est Chaplin. S’ils ont tous les deux un rapport intense avec le chaos, Keaton en fait son fil rouge tandis qu’il s’exprime de manière plus épisodique chez Chaplin. Keaton évite le pathos dans ses histoires, qui sont conduites par le déchainement des éléments. Chaplin, au contraire, prend le temps de la dramatique, de la romance (beaucoup de gros plans pour souligner l’émotion sont utilisés, contrairement à Keaton). Cela s’entend jusque dans les musiques qu’il a composées pour ses films.

>> Scènes ricochets mettant en scène le chaos, en particulier le traitement du déséquilibre : Extrait de Steamboat Bill Jr (durée : 2’52 – notamment le passage de 2’10 à 2’52) et Extrait de La ruée vers l’or (durée : 4’58) 

>> Exercice d’après Extrait vidéo (durée : 5’52) : montage alterné de Chaplin (dans Les lumières de la ville, 1931) et de Keaton (Le dernier round, 1926) dans un combat de boxe 

Comparer leurs attitudes (points communs, différences). Nous retrouvons des situations en commun (notamment la confrontation d’un boxeur expérimenté avec un non boxeur), certains gags aussi. Mais Chaplin se concentre davantage sur le personnage de Charlot qui, à lui seul, par sa gestuelle et des déplacements, capte l’attention et le rire. La caméra, d’ailleurs, est mobile et ne cesse de suivre Charlot. Chez Keaton, le comique nait aussi des facéties du personnage principal mais également des gags provenant du comique de situation. Il se débat avec l’espace du ring (difficultés pour y entrer, pour en sortir), avec l’adversaire, avec l’arbitre, ainsi qu’avec le cadre de l’image : ici, les plans sont fixes, ils n’ont pas de « compassion » pour le personnage, cherchant avant tout à montrer tous les éléments avec lesquels il se débat.

>> La rencontre : Chaplin fera tourner Keaton avec lui dans Les feux de la rampe (1952) qui met en scène de vieux clowns sur le retour, qui ne font plus rire personne. Voir l’Extrait vidéo (durée : 3’55)

● EN RÉFÉRENCE À : Mickey Mouse

Le premier épisode des aventures de Mickey Mouse, la célèbre souris de Walt Disney, est le court-métrage Plane Crazy (1928). Mais la naissance officielle de Mickey ne sera cependant célébrée qu’avec le troisième épisode de la série, Steamboat Willie (1928), car c’est celui qui a bénéficié de la première présentation publique. C’est également le premier à être sonore. Il fait écho à Cadet d’eau douce, tourné 6 mois plus tôt. Voir la Vidéo (durée : 7’22) 

● ALLER PLUS LOIN

Michel Hazanavicius : à visionner ce beau témoignage du réalisateur de The Artist. Voir la Vidéo (durée : 9’25) 

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