Cet extrait commence par saisir les bruits de la cité (train, enfants, discussions...), puis nous entendons le brouhaha de la foule, des acclamations qui révèlent la présence de Youri Gagarine. Il s’agit d’un document d’archive. La voix du journaliste indique que nous sommes à la cité « Youri Gagarine » à Ivry. Les interviews laissent la place à une musique électronique mystérieuse et onirique, rappelant l’univers de la science-fiction.

La musique dessine ici une ascension. Les notes électroniques, les guitares, un thérémine et l'orchestre évoquent l’espace : elles traduisent les rêves d’envol et d’émancipation de Youri, magnifient les aspirations du jeune homme à devenir cosmonaute, à fuir la réalité destructrice pour un ailleurs fantasmé.

Dans cet extrait, Fari raconte à Youri son exil et la joie d’avoir trouvé un logement à Gagarine il y a 40 ans. Elle se souvient également de l’arrivée des parents de Youri à la cité.

On entend la voix off de la mère de Youri lisant le contenu de la lettre qu’elle a laissée à son fils. Youri tente de l’appeler mais elle ne décroche pas et il tombe sur son répondeur. A la fin, elle entonne une berceuse qu’elle devait lui chanter étant petit. On ressent la nostalgie de l’enfance et la profonde tristesse due à l’abandon à travers les sanglots étouffés de Youri.

Diana, Youri et Houssam échangent à propos des extraterrestres. Elle dit : « Quand les gens ne parlent pas le même langage, ils se tapent dessus. » Elle dévoile son rêve américain : partir vivre aux Etats-Unis. Youri, quant à lui, ne partage pas cette envie : il est ancré dans la cité Gagarine, elle constitue son identité.

On comprend que Youri est amoureux. On entend des bruits et le juron d’une habitante qui révèlent des dysfonctionnements dus à la vétusté de la cité. Youri réclame à Omar les trente euros qu’il lui doit afin de réparer la cité et la sauver du démantèlement : « Gagarine for ever ». Les autres jeunes se moquent de lui et tournent sa demande en dérision.

Dali s’introduit dans la capsule de Youri et découvre toute son installation. Dans cet extrait, on perçoit la dimension extraordinaire (au sens propre du terme) du projet de Youri. On découvre également la personnalité extravertie et décalée de Dali qui, comme Youri, est seul et a choisi de rester.

Le diagnostic est sans équivoque : la cité Gagarine est obsolète, vouée à la destruction.

Des habitants témoignent de leur vie à la cité Gagarine et de leur vie après l’avoir quittée, ils racontent ce que Gagarine représente pour eux.