Ce film est ce qu’on appelle communément un film de genre. Certes, mais quels genres ?
L’histoire paranoïaque qui se tisse autour d’un individu (seul contre tous, ou presque) relève du courant dystopique de la science-fiction.
On pourra relever des éléments qui relèvent de cette paranoïa : omniprésence de la police (voitures, hélicoptères, policiers en uniformes, raid sur le camp…), omniprésence de la télévision (discours officiels, publicités…), apparition de messages subliminaux et du complot extra-terrestre… voir Images récurrentes en téléchargement ci-après.
En deuxième partie de film (étapes N°3 et 4 de la chronologie précédente), notamment à partir de la longue scène de la bagarre entre les deux héros, se greffent aussi les tics du cinéma d’action américain testostéroné des années 1980 porté par Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Chuck Norris, très en vogue à cette époque.
On pourra relever certaines caractéristiques de l’imagerie typique de ce cinéma des années 1980 : le look général avec jean, chemise bûcheron et boots, coupe de cheveux permanentés à nuque longue, allumette dans la bouche (la cigarette commençait à faire mauvais genre), attitude nonchalante : cool, mais félin (héritier de Steve McQueen et Clint Eastwood) voir cogneur.
A noter que la bagarre a nécessité 15 jours de répétition et 3 jours de tournage.
Au sortir d’une décennie de films d’action gros bras dans lesquels les acteurs, avec ou sans armes, démolissaient tout avant de s’en aller, Carpenter avait la volonté de mettre en scène une bagarre réaliste comme on n’en voyait quasiment pas au cinéma, avec ses hauts et ses bas, son rythme décousu, ses instants d’arrêt et d’échanges de mots avant de repartir de plus belle.
En cela, elle s’inspire ouvertement de celle de L’Homme tranquille de John Ford (où John Wayne et Victor McLaglen se battent à travers toute la ville).