Une musique néo-classique avec un chant d’enfant s’élève et emplit l’espace sonore. Cette musique se révèle assez féérique, nous annonçant déjà le conte… D’autres sons, plus loin : des vagues, des mouettes…

Une fille, Angelica, se moque de son frère qui ne sait pas lire un panneau : un élément essentiel de l’histoire nous est déjà livré. On entend la mère, puis le père : c’est une famille de quatre.

La fin de l’extrait nous dévoile le fait qu’ils ont hérité d’une maison. Le garçon, d’une voix triste, dit que cela fera « tout bizarre qu’elle ne soit pas là ». C’est peut-être la grand-mère qui est morte ou (ce qui se vérifiera), une tante.

L’extrait s’ouvre sur le mystère qui se trouve derrière la porte… Laisser les élèves émettre leurs hypothèses.

Tante Éléonore (par la voix de Jeanne Moreau) affirme : « Une chose réunit les hommes sur cette Terre, c’est que personne ne peut vivre sans rêve. »

Les relations fraternelles sont conflictuelles et là encore, Angelica se moque de son frère qui ne sait pas lire.

Les mêmes mots d’Éléonore retentissent, mais avec de l’écho. L’ambiance est assez féérique, la clé tourne dans la serrure, la porte secrète s'ouvre enfin, en grinçant.. L'enfant marche, la musique se suspend légèrement puis s'emballe avant un accord dissonant et son arrêt : « Des livres ! Tant de mystères pour des livres ! » Décidément, la lecture est au centre de cette histoire... L'enfant, déçu, tourne les talons.

Petite musique tintinnabulante, la mère qui, après un baiser, susurre : « Bonne nuit, trésor »... C'est l'heure de dormir. Brusquement, l'atmosphère se tend, à l'image du bruit des vagues et de la météo qui devient orageuse. Le rêve tourne au cauchemar.

Des personnages du rêve ? Des personnages réels ? En tous cas, ils semblent attendre quelque chose de lui (- Pourquoi "il" ne nous a même pas ouvert ?). Quant-à "elle" (- Vous êtes sûrs que c'est bien lui qu'"elle" nous a envoyé ? ») , de qui parlent-ils ?

Les moqueries de la sœur, en écho, reviennent à l'esprit du personnage. La musique devient angoissante, avec une myriade de sons envahissant l'espace sonore comme des insectes rampants... La bande-son est, très curieusement, entrecoupée par des courtes plages de silence : demander aux élèves d'imaginer ce que l'on peut voir à l'image dans ces moments-là.

La musique, légèrement revêtue de couleurs médiévales, est sautillante, légère et plutôt joyeuse, collant ainsi aux intonations de l'enfant tout émerveillé de reconnaître des personnages de contes.

L'enfant doit lire la formule magique, mais il n'a droit qu'à une seule tentative et ce, avant le lendemain midi. Les personnages vivront alors aussi longtemps que l'enfant vivra. Sinon, ils disparaîtront et « on ne lira plus que des histoires vraies à tous les enfants... » Ce qui signifie que l'on ne lira plus de contes. Ce sont donc bien les personnages des contes qui ont pris vie.

La vieille dame grincheuse est sans doute une sorcière (lesquelles connait-on ?). Ici, c'est Carabosse. Nous pouvons dans la foulée reconnaître la Belle au Bois Dormant (« la dernière fois ça m'a valu un sommeil de cent ans. ») issue du même conte que Carabosse, mais aussi la jeune fille aux allumettes et le lapin d'Alice (obsédé par sa montre).