“Le Tombeau des Lucioles”, réalisme & onirisme

Le choix de l’animation n’exclut en aucune manière le réalisme.

Voir extrait vidéo : Le naturalisme (3’58)

. Takahata met en scène une tragédie. Il tourne délibérément le dos au pathos : l’émotion naît d’un minimalisme de fait qui évite la grandiloquence. Le film est en effet jonché de détails très réalistes et procure une sensation du réel qui se trouve renforcée par les dessins eux-mêmes : faits, personnages et paysages sont traités sur un mode naturaliste qui confine au réalisme documentaire.

. La mort est en outre montrée de manière simple mais directe. La présence récurrente d’insectes (mouches, asticots) accentue fortement l’impression de réalité. La scène du corps de la mère jeté dans une fosse commune est d’un réalisme effroyable.

. Les dégradations physiques de Setsuko annoncent sans détour sa mort prochaine. . Opposer les éléments réalistes aux séquences oniriques (les instants suspendus avec les silhouettes fantomatiques, disséminées en différents moments de la narration). Cet équilibre contribue fortement à la poésie du film. Dans la séquence d’ouverture, les deux tendances se rejoignent lorsque le spectre de Seita, qui nage dans des couleurs chaudes, est en train de se voir mourir. Sa mort est le point nodal où l’on bascule dans la réalité

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