Cette musique, comme les autres qui composent la bande originale du film, est jouée par deux instruments emblématiques de la culture mongole : le « morin khuur » (ou violon à tête de cheval qui se joue avec un archet et deux cordes) et le « yochin » (instrument proche de la cithare). Ici, la musique est mélancolique et évoque la gravité. Ces instruments permettent également aux musiciens de singer les sons de la nature, comme le souffle du vent, les grondements du tonnerre ou le galop d’un cheval.

Cette chanson n'est pas un chant traditionnel mongol. La réalisatrice a demandé à un chaman musicien de s’inspirer d’une légende mongole « Les Veines du monde » selon laquelle « lorsque la dernière rivière d’or sera retirée de la terre, elle tombera en poussière » pour composer une ode. La réalisatrice nous dit que « Lorsque les Mongols l’ont entendue, c’était comme si cette chanson avait toujours existé. » Les paroles de la chanson sont révélées progressivement au cours du film et gagnent en profondeur au même titre que le personnage d’Amra. C’est Erdene qui chante la première fois la chanson « Les rivières d’or » le soir dans la yourte. Il veut la transmettre à ses enfants. Après l’accident de son père, Amra ne chante plus. Son silence révèle sa perte de repères et son éloignement de la culture mongole.

Les nomades se réunissent en conseil : on entend des participants prendre la parole dans la langue du pays.

Deux personnages masculins (un enfant et un adulte) discutent, plaisantent et chantent sur la musique. On entend en fond le bruit d’un moteur, ils semblent se trouver dans une voiture. Puis soudain, des bruits d’un choc et des cris se font entendre, suivi du silence : c’est l’accident. Le chant qui suit, l’instrument traditionnel et les sanglots étouffés laissent entendre que quelqu’un est mort dans cet accident.

Amra chante pour la finale de l’émission « Mongolia’s Got Talent ». Sa voix remplie d’émotion met en valeur les propos de la chanson : il devient le porte-parole de toute une communauté. La chanson se poursuit en voix off (on l’entend de manière moins nette : des voix et le bruit des machines se rajoutent) et termine le film.